- françois a écrit:
- merveilleux écrivain!
Oui quelle écrivain, puis quelle région moi qui vient de là bas c'est toujours un plaisir de voir ses films et d'entendre les cigales...Voici un autre livre trés sympa:
Souvenez-vous. César compose l’authentique Picon-citron-curaçao du Bar de la Marine avec 1 tout petit tiers de curaçao, 1 tiers de citron, 1 bon tiers de picon, et 1 grand tiers d’eau ! Voilà qui inspire à ce livre son arithmétique et son sommaire : 1 bon tiers d’eau, 1 petit tiers de pain, 1 petit tiers de pèbre d’aï et 1 grand tiers d’amour.
1 - L’eau, celle des apéritifs, des sources et de la mer.
2 - Le pain, celui d’Aimable, le boulanger
3 - Lou pebre d’aï, en français, le poivre des ânes, ou sarriette ; d’entre toutes les herbes, la plus savoureuse. Elle pousse dans les âpres maquis du Pays de la Soif. C’est une princesse sauvageonne, la madone (on pourrait dire la Manon) des aromates pour Marcel Pagnol.
4 - L’amour, enfin ! Ultime ingrédient de l’œuvre de Marcel Pagnol qui enflamme les galavards, les gourmands ! Car comment dire à son père qu’on l’admire ? En l’aidant à pister des bartavelles (La Gloire de mon père). Comment lui exprimer sa gratitude ? En mijotant une daube accompagnée de polenta (La Fille du puisatier). Et comment entretenir l’amitié ? Avec un panier de légumes pour son voisin. Et souhaiter la bienvenue aux nouveaux venus de la ville ? Avec une poignée de figues lourdes et juteuses, ou une livre de sanguins (Jean-de-Florette).
Cette tendresse et cette sincère sensibilité sont relevées des épices d’une alacrité singulière que l’on ne peut écarter de l’œuvre de Marcel Pagnol. N’oublions pas qu’il est le fils de Joseph Pagnol, instituteur républicain, ardent défenseur de la laïcité et pourfendeur des calotins. Aussi n’épargne-t-il pas les galavards en soutane, comme Dom Balaguère dans Les Trois messes basses, prêt à se damner pour une fricassée de gélinottes, un cortège de morilles, des levrauts accompagné de malaga noir. Il s’en étouffera !