Lino Ventura
Comment l'avez-vous rencontré ?
Je l'ai découvert en voyant Touchez pas au grisbi de Jacques Becker. C'est Gabin qui me l'a présenté : ils étaient devenus très amis et m'invitaient souvent à dîner, tout en se foutant de ma gueule parce que j'étais constamment au régime !
Quel genre d'acteur était-il ? Avait-il besoin d'être dirigé, d'avoir des consignes précises ?
Il aimait bien qu'on le dirige, quitte à ce qu'on le félicite pour une initiative qu'il avait prise. Il était soucieux des autres comédiens et la première chose qu'il disait en voyant ses partenaires, c'était "mais on ne le voit pas, lui !" On disait de lui que c'était parfois une peau de vache, mais en fait il manquait simplement de confiance en lui.
Est-ce qu'il aimait se confronter à des univers qu'il ne connaissait pas bien ?
Il avait des réserves et il cherchait à comprendre, mais en général il se laissait faire. Quelque chose en lui devait lui dire "si je veux continuer ce métier, il faut que je m'y colle !" Il s'y prêtait avec simplicité : il pouvait tout faire et c'était là son ambition.
Que vous reste-t-il de ces deux films ?
J'ai une préférence pour La Cage, par rapport à Adieu poulet qui s'annonce plus benoîtement. Dans le même temps, je me dis que si j'avais réalisé davantage de films de ce registre, je serais applaudi comme Lautner aujourd'hui !
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