Né le 1 Janvier 1925 mort le 14 Octobre 2007.
Raymond Pellegrin est mort dimanche 14 octobre. Il était âgé de 82 ans.
Né Pellegrini, ce Niçois destiné à être marin avait débuté sa carrière dans sa ville natale, au Palais de la Méditerranée. C'est là qu'il est repéré par Marcel Pagnol, qui, après l'avoir fait jouer au théâtre dans Topaze, lui offre un rôle de bellâtre en quête de femmes fortunées dans Naïs (1945).
Marcel Pagnol le réengage sur les planches pour César en 1947, lui offre en 1952 un autre emploi, celui du jeune instituteur amoureux de Manon des sources. Une syncope empêche Raymond Pellegrin de jouer dans Judas en 1955. Marcel Pagnol le considérait comme un fils.
Plus de 80 films sont à mettre à l'actif de cet homme au physique viril et à la voix de velours, en France, aux Etats-Unis, en Italie, et à la télévision. Parmi eux, Nous sommes tous des assassins, d'André Cayatte (1952), qui le voit endosser un personnage de criminel, ou Les Intrigantes, d'Henri Decoin (1954) avec une ténébreuse Jeanne Moreau. Raymond Pellegrin hante les quartiers malfamés filmés par Ralph Habib (Les Compagnes de la nuit, 1953, ou Loi des rues, 1956), se produit chez Marcel Blistène (Le Feu dans la peau, 1953) ou Raoul André (Marchandes d'illusions, 1954). Il assume un rôle sur l'impuissance masculine dans La Lumière d'en face, de Georges Lacombe (1955, avec Brigitte Bardot).
A l'étranger, c'est chez Nicholas Ray qu'on le voit, dans Amère victoire (1957, avec Curd Jürgens et Richard Burton), chez Sidney Lumet dans Vu du pont, d'après Arthur Miller (1961), chez Fred Zinnemann dans Et vint le jour de la vengeance (1965, avec Gregory Peck et Omar Sharif). Ou, en Italie, chez Lattuada (L'Imprévu, 1961), Freda (Le Château des amants maudits, 1969), Squitieri (Lucia et les gouapes, 1973).
Ses rôles les plus marquants sont peut-être le Napoléon de Sacha Guitry (1954), et celui du gangster dans Le Deuxième Souffle, de Jean-Pierre Melville (1966). La télévision le fit sortir de ses rôles de flics ou truands. Moins connue était sa prestation dans la série des "Fantômas" d'André Hunebelle (Fantômas, 1964 ; Fantômas se déchaîne, 1965 et Fantômas contre Scotland Yard (1967), où il prêtait sa voix à l'insaisissable criminel masqué.
Il était l'époux de la comédienne Gisèle Pascal, morte au mois de mois de février.
Jean-Luc Douin
Article paru dans l'édition du 18.10.07.
Source:Le Monde
Films en commun avec Lino Ventura:
-La Loi des rues
-Le Feu aux poudres
-Le Deuxième souffle