Eric Admin
Nombre de messages : 7148 Age : 53 Localisation : Mars et ça repart... Date d'inscription : 23/01/2006
| Sujet: Les deux vies de Romy Schneider Ven 28 Nov - 18:41 | |
| Extrait du livre : Première blessure La petite Rosemarie avait sept ans quand ses parents ont divorcé, en 1945, au terme d'une guerre conjugale qui aura duré, somme toute, à peu près aussi longtemps que la vraie guerre. Dans les multiples raisons du divorce données au fil des années par Magda Schneider, il y a la guerre, d'ailleurs dénoncée comme «le malheur d'un mariage qui avait pourtant si heureusement commencé». Il y a aussi le théâtre, les tournées, une même passion partagée par un homme et une femme qui s'aiment, et qui pourtant va les séparer. Parce qu'on ne peut pas sans cesse vivre loin l'un de l'autre et simplement se croiser de temps en temps. Il y a aussi le succès grandissant, qui a fini par tourner la tête à Wolf Albach-Retty, d'autant qu'il s'accompagne d'un succès identique auprès des femmes : «Les femmes lui tombaient dans les bras avec tant de facilité, raconte Magda dans ses mémoires, qu'un beau jour le chemin du retour lui fut interdit.» Et elle ajoute que ce divorce fut la période la plus triste de son existence même s'il lui permettait de tirer un trait définitif sur l'un des paragraphes les plus affligeants de sa vie... Ce qu'elle n'a jamais aimé raconter, c'est qu'en 1943 son mari s'était envolé vers une autre femme, l'actrice allemande Trude Marlen, rencontrée sur un tournage à Berlin. Sans intention de revenir. Magda Schneider a essayé de se persuader que la décision de la séparation venait d'elle et qu'elle lui a simplifié la vie en la clarifiant. Pour sa fille, les choses devaient être beaucoup plus compliquées. Déjà, au cours des années passées, Rosemarie avait souffert du manque d'attention de son père, ou plutôt de ses absences d'amour, de chaleur affective. Curieusement, elle en souffrait plus encore quand il était là que lorsqu'il était loin. Ce père séduisant, beau, virevoltant, plein d'humour, elle l'idéalisait tout en se réjouissant de découvrir au fil des mois et des années qu'elle lui ressemblait beaucoup plus qu'à sa mère. À six ans seulement, elle reconnaissait sa propre instabilité dans cet être un peu fou mais si charmant qu'était son père. Cette reconnaissance, elle attendait qu'il l'assume lui aussi. Au contraire, il restait aussi distant - sur le fond bien plus que sur la forme - de sa fille que de ses autres proches. | |
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