Eté 2006, salon du livre dans le vieux-Nice. Je me promène, regarde les gens s’affairer autour de livres anciens (C’est fou ce que les gens deviennent moins radins quand il s’agit de leur passion et dépenser autant d’argent pour un livre, même si je suis un adulateur de la littérature)
Je suis à la recherche des stands de Douglas KENNEDY, Fred VARGAS, Anne RICE (qui n’était pas présente), Frédéric BEIGBEDER (Narines toues blanches), Iain PEARS et Harlan COBEN bien sûr.
Mais avant tout je veux trouver celui de Douglas Kennedy, mon auteur favori.
J’erre d’allée en allée, de stand en stand. Je me réjouis de contempler toutes ces œuvres qui ont été ou sont les témoins de notre histoire.
Quelle volupté que de caresser la couverture en croûte de cuir d’un ouvrage de 1898, quelle fragrance, quelle allure, bon, je m’arrête là.
Au bout d’une heure d’errance entre toutes ces cloisons qui ne sont là uniquement pour masquer le stand de « l’autre », je commence à me demander si je vais rencontrer Le Kennedy.
Je m’aventure dans une petite traverse bordée de deux rangées de bancs en plastique avec l’impression de ne pas y être passé.
Quelques personnes assises, pas plus.
J’avance et commence à entrevoir une silhouette qui ne m’est pas inconnue : « C’est qui c’lui là ? ».
Sa ressemblance avec…non ce n’est pas…possible, je dois avoir un problème aux yeux.
Et plus je m’avance, plus je m’aperçois que la silhouette en question n’est autre que Richard BOHRINGER.
Il attendait, là, un café à la main, que son éditeur arrive.
Comme je le fixe des yeux (mon regard ne pouvant se détourner), il me fait signe en tapotant le siège voisin du sien de venir m’asseoir à coté de lui : « Viens ma caille n’ais pas peur »
- Là, je fais une ellipse, car le sujet de l’histoire est tout de même Clélia VENTURA.
(Pour ceux que la conversation que j’ai eue avec Richard BOHRINGER intéresse, je me ferai une joie de leur narrer plus tard)
Donc arrivé au terme des propos échangés avec Bohringer, je lui demande si par hasard il ne saurait pas où se trouve le stand de Clélia.
Dubitatif, il me marmonne quelques directions que j’eus du mal à comprendre.
Je le salue et m’en vais chercher mon Graal.
Dix minutes plus tard, près d’un stand qui fait angle, une jeune femme est là assise à l’écart et semble perdue dans ses pensées.
J’ose m’approcher et lui demande, donc, si elle sait où se trouve le stand de Clélia.
- Vous êtes devant, me répondit-elle. Et je suis Clélia VENTURA.
Effectivement Clélia n’est pas une figure « connue » surtout au naturel et c’est tout naturellement que je ne l’ai pas reconnue.
- Je vous prie de m’excuser, mais je n’ai pas l’habitude de voir votre visage (c’est tout ce que j’avais trouvé à dire à ce moment)
- Il n’y a pas de soucis monsieur, vous êtes intéressés par un de mes livres ?
- Oui, tous.
Là une grande femme se lève de son siège (il faut dire que je ne mesure que 170 cm), cheveux détachés, l’air on ne peu plus décontracté, souriante, affable, me dirige vers ses œuvres.
Le peu de monde étonnement qui entoura son stand nous permîmes de discuter une bonne demi-heure.
Le désarroi qu ‘elle a eu quand son père lui a absolument interdit de réaliser son rêve (devenir actrice).
Ne jamais pouvoir assister à un tournage ou ne serait ce de mettre les pieds sur un plateau de tournage.
Ne jamais parler cinéma à la maison, sauf quand les femmes n’étaient pas là et que les copains de son père se nommaient Jean GABIN, Bernard BLIER, Michel AUDIARD, Norbert SAADA, Jacques BREL, Georges BRASSENS, Raymond DEVOS, Claude PINOTEAU ou encore son frère José GIOVANNI.
Pour quelqu’un qui veut rentrer dans la grande maison du cinéma, entendre les discussions de tous ces monstres sacrés sans pouvoir intervenir était très frustrant.
Hormis ceci Lino était un père modèle dans le sens où il savait que le monde du cinéma est un nid de serpents, alors pourquoi jeter ses enfants dedans.
Du reste il passait quantité de temps avec sa famille, jouait et s’occupait bien de sa progéniture ainsi que de l’amour de sa vie : Odette.
Voilà, une demi-heure passe vite, surtout dans un moment comme celui-ci et ce n’est qu’en la saluant (elle m’a fait la bise) que je me suis souvenu d’Eric notre administrateur et fondateur bien aimé du seul site sur Lino digne de ce nom.
Je suis désolé, mais vu que cela faisait un moment que je n’avais pas visité le site, impossible de lui donner l’adresse. Mais elle m’a affirmé bien connaître l’informatique et qu’en passant par Google elle le trouverait. Du reste je lui ai fait une description détaillée avec les pseudos : Eric , Linetto, Nicopipo etc…
Et donc je pense qu’elle visitera le site car quand je lui ai dit mon pseudo : Linetto, elle s’est mise à pâlir me disant que c’était comme ça que sa grand-mère appelait son père quand il était enfant (Linetto = Petit Lino). Je lui dis que je connaissais l’histoire, que j’avais lu tout et tout sur son père (enfin ce que j’ai pu trouver).
Cette phrase a dû l’émouvoir car elle m’a remercié chaleureusement et m’a promis de parler du site quand…nous avons été interrompus par de potentiels admirateurs.
Elle m’a fait un signe de la main avec un très beau sourire qui n’était pas sans rappeler celui de son père, je me suis retourné puis je me suis dirigé vers la sortie la larme à l’œil et un gros poids sur l’estomac.
Une semaine plus tard, tout à fait par hasard, je tombe sur la fin d’une émission sur Internet et juste avant le moment du générique de fin, j’ai entendu Clélia dire : » un site tout ce qui a de plus honorable sur mon père ».
Merci Clélia pour ce moment de bonheur que j’ai passé au salon du livre et avec Bohringer aussi, n’oublions pas cet immense acteur fasciné par l’Afrique.
Voilà, mon histoire est terminée, j’espère qu’elle vous a plu, malgré le fait que je n’ai pas pu tout vous raconter.
Mais posez moi des questions, si je peux y répondre, ce sera avec grand plaisir.
Amicalement votre, Linetto