Lino le magnifique...
Dix-sept ans déjà qu'il nous a quittés, Lino Ventura, et il mérite largement l'honneur que lui fait sa fille Clélia en recueillant des souvenirs et de nombreuses belles photos peuplées d'étoiles du cinéma français.
Star, Lino ne voulut jamais l'être. Ses principes de vie étaient la droiture, le respect, l'humanité, la simplicité...Né le 14 juillet 1919 à Parme, le petit immigré italien , comme tant d'autres, fit l'apprentissage de la vie à la dure : travailler, beaucoup, et, pour le plaisir, aller chercher sur les écrans, insatiablement, l'image du père qui avait disparu, l'image de l'homme. Il eut la présence d'esprit de se forger par le sport, déjà conscient de ce qui était bon pour lui. Sa présence, le contraste entre sa douceur intérieure et sa force physique le firent remarquer par la production de « Touchez pas au grisbi », qui cherchait un Italien pour jouer de la gâchette. Resta ensuite pour cet homme foncièrement non-violent, à se débarrasser de cette étiquette de gros dur. Lino, coeur tendre et principes d'honneur indérogeables, eut les amis les plus solides: Jacques Brel, Georges Brassens, Michel Audiard... Il ne se mêla jamais de politique mais se jeta avec Odette, l'unique femme de sa vie et la mère de ses enfants, dans un combat frontal pour la défense des enfants différents. C'était un homme exigeant et respectueux, un autodidacte passionné par tous les aspects de la fabrication d'un film, un homme dont la droiture faisait presque peur. Mais son amitié était indéfectible.Le Tonton Flingueur a dû accueillir Jean Lefebvre, cet été, et l'équipe désormais au complet dessine au firmament une constellation joyeuse.
Des stars, on peut bien le dire, maintenant qu'ils ne nous écoutent plus.
Annie DAVID