France 2, 20 h 55/
Clelia Ventura vante les talents culinaires de Lino
« Le Plus Grand Cabaret du monde »
Propos recueillis par Alain Grasset | 04.10.2003
CE SOIR, parmi les invités de Patrick Sébastien dans « le Plus Grand Cabaret du monde » (France 2, 20 h 55), on découvrira Clelia Ventura, 41 ans, la fille de Lino. Elle évoquera la mémoire de l'acteur, disparu le 22 octobre 1987, et aussi le formidable cuisinier qu'il était, comme elle le raconte dans « Lino, tout simplement », publié récemment aux Editions Robert Laffont. Vous n'apparaissez que très rarement à la télévision. Pourquoi avez-vous accepté l'émission de ce soir ? Clelia Ventura. En fait, c'est moi qui ai choisi de la faire car mon père connaissait Patrick Sébastien. Il l'avait invité à dîner dans notre maison de Saint-Cloud, près de Paris. Je crois que c'est par l'intermédiaire de Georges Lautner (NDLR : le réalisateur de nombreux films avec Lino Ventura dont « les Tontons flingueurs ») que papa a pu rencontrer Patrick. Il a donc aussi goûté la cuisine de papa... Dans votre livre, on découvre justement que votre père était un incroyable cuisinier... C'était sa passion. Bien sûr, à cause de ses origines italiennes, papa avait l'art de préparer « les pasta ». Quand j'étais petite, j'ai dû en manger des kilos. Quand il partait tourner à l'étranger, il en emportait des paquets dans ses valises, avec les tomates pelées et l'huile d'olive. Lorsqu'il était à Ouarzazate, au Maroc, pour « Cent Mille Dollars au soleil » d'Henri Verneuil et qu'il n'en avait plus au bout de deux semaines, ma mère est partie le rejoindre pour lui en apporter. Cricri, la femme de Michel Audiard, ma deuxième maman, faisait la même chose. « J'ai pris conscience de la célébrité de mon père quand il est mort » Parmi les nombreux plats que votre père aimait cuisiner, y en a-t-il que vous mitonnez aussi ? Oh oui ! « La » minestrone, les pâtes aux palourdes, les pâtes à l'ail, les escalopines de veau au cerfeuil... Quand je suis dans ma cuisine, à Baracé, en Anjou, j'ai toujours l'impression qu'il est derrière moi. J'entends sa voix. Quand avez-vous compris que vous étiez la fille d'un très grand acteur du cinéma français ? J'ai pris conscience de la célébrité de mon père quand il est mort, en octobre 1987. J'étais alors sur un tournage aux Etats-Unis comme assistante de production et je suis rentrée à Paris. Sur le trajet entre Orly et la maison, partout il y avait des affichettes annonçant son décès. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé. Comptez-vous écrire un autre livre sur votre père ? Il est déjà en route. Il traitera de l'acteur qu'il était ; de la façon dont il voyait son métier. Il devrait être publié dans le courant de l'année prochaine et coïncider avec le cinquantième anniversaire de la sortie de « Touchez pas au grisbi » de Jacques Becker, le premier film de mon père. Mais j'ai trois enfants, Amélie (21 ans), Paolina (11 ans) et Léon (10 ans), je suis donc très occupée et il me faut du temps pour écrire ce livre...
Le Parisien