l'interview de Nice Matin de Georges Lautner à l'occasion de la soirée que j'avais organisée ...
Il est là sur l'étagère, près du plafond, au-dessus de la roue de l'ancien moulin de Grasse sur lequel la maison a été bâtie : le clap des Tontons Flingueurs trône au milieu d'une vingtaine d'autres. Histoire, sans doute, de rappeler au visiteur que la carrière de Georges Lautner ne commence, ni ne s'arrête avec ce seul film, devenu culte avec le temps.
Difficile pourtant d'imaginer que les hommages qui pleuvent ces jours-ci sur le réalisateur, existeraient sans les Tontons.
Après avoir été fêté au Festival de Sarlat, honoré d'une projection « spécial 45e anniversaire » à Boulogne (le film est sorti en 1963) et choisi comme parrain du premier festival de « lipdub » organisé hier par le Forum des entreprises (qui a réalisé un lipdub hilarant de la fameuse scène de la cuisine), Georges Lautner sera aujourd'hui l'invité d'honneur des Rencontres cinématographiques de Cannes, qui célèbrent en grandes pompes ses 50 ans de carrière.
Pour l'occasion, nombre de ses vieux complices et amis comme Claude Pinoteau, Mireille Darc, Robin Davis, Jean Becker, Rémy Julienne et Venantino Venantini (l'un des porte-flingues des « Tontons ») feront le déplacement. Cela inquiète un peu le réalisateur niçois, qui fêtera en janvier ses 83 ans : « Tout cela est très flatteur et je suis particulièrement heureux que les organisateurs aient pensé à inviter des techniciens avec lesquels j'ai travaillé pendant plus de trente ans. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser, ayant l'âge que l'on a, que ce sera sans doute la dernière fois qu'on se verra. »
« A Boulogne, pour le 45e anniversaire des "Tontons", je suis entré dans la salle bondée dans un silence de mort, raconte-t-il. Quand ils m'ont vu, les gens se sont levés et m'ont applaudi à tout rompre, j'avais les larmes aux yeux j'ai bien cru y rester. »
Ces projections en salles préfigureront celles que la Gaumont proposera à partir de l'an prochain, avec les copies numérisées des grands classiques de son catalogue. A commencer, bien sûr, par les incontournables Tontons Flingueurs.
« A l'époque, pourtant, Gaumont ne croyait pas du tout dans ce film que la critique a éreinté, notamment Henri Chapier qui m'a traîné dans la boue et à qui j'en veux encore. On a dû en faire un autre tout de suite derrière, à peu de frais, pour pas se faire virer. Le vrai succès n'est venu que bien après, avec la colorisation et la diffusion à la télévision », raconte Lautner en regardant les caricatures des « Tontons » affichées au mur de son bureau, à côté des photos de son ami Belmondo prises l'été dernier dans le jardin.
Note d'Eric Stark:
Je me suis battu pour organiser cette soirée mais quel régal !Le plus beau cadeau est de voir l'affiche de l'événement sur son bureau...